Premières réalisations mettant en scène des vêtements vidés de tout corps mais animés comme des organismes vivants. Les plis, les trames et les textures sont exploités à l'aide de différentes techniques telles que le dessin, le pastel, la sérigraphie, la gravure et la peinture.

Passage à la peinture sur châssis avec les premières réalisations intitulées œil monde, Univers.
Des éclats de verre et de miroir, des perles, et parfois d'autres matériaux comme le fil électrique ou des morceaux de plastique, sont incrustés dans la matière de la peinture constituant un univers hétérogène.
Les morceaux de verre inclus dans la peinture captent, absorbent et reflètent la lumière extérieure. Ils témoignent des premières préoccupations concernant le spéculaire.

Ces peintures parlent d'immensité dans le sens que Bachelard lui donne dans "La poétique de l'espace".
"L'immensité est en nous. Elle est attachée à une sorte d'expansion d'être que la vie réfrène, que la prudence arrête mais qui reprend dans la solitude. Dès que nous sommes immobiles, nous sommes ailleurs. Nous rêvons dans un monde immense. L'immensité est le mouvement de l'homme immobile; l'immensité est un des caractères dynamiques de la rêverie tranquille."

Les peintures sur châssis de grands et petits formats cohabitent avec les demi-sphères et les octogones.
La demi-sphère est elle-même une extension de la goutte de peinture et l'octogone, du dépôt de peinture. Nous passons du minuscule au très grand et pourtant quelle qu'en soit l'échelle, chaque pièce semble appartenir à une totalité plus vaste encore tout en étant un monde en soi.
Les formes octogonales sont découpées dans du contreplaqué puis peintes.
Les demi-sphères sont réalisées à l'aide de formes en polystyrène expansé peint. De la même façon les perles et les éclats de verre sont incrustés dans la peinture dans ces pièces de petite taille et de supports différents.

Apparition des premiers dessins à l'encre traitant du chiasme et de formes infinies définissant l'idée d'une totalité ouverte et en expansion. La figure humaine est représentée sous forme de têtes indépendantes de leurs corps et pose la question du rapport à soi et aux autres.

• Pictura Magazine N°6 (hiver 87-88): Le style elliptique dans le travail de Kacem NOUA.
• Texte sur la vidéo Nausicaa de Mounir BOUMESSAOUD (réalisateur).
• Catalogue Octobre des Arts 1986, Musée d'Art Contemporain de Lyon : Gilles Lecoffre.
• Revue Résonance : l'œuvre de Kacem NOUA.
• Catalogue A.R.T-P.R.O.S.P.E.C.T.

• 1980 Galerie Traverse, St- Etienne, (exposition personnelle).
• 1982 Collection du musée d'art moderne, St- Etienne.
• 1982 Réseau Art, campagne d'affiches d'artistes dans plusieurs villes de France, [Catalogue A.R.T-P.R.O.S.P.E.C.T].
• 1983 Galerie Noëlla Gest, Saint Remy de Provence, (exposition personnelle).

La peinture devient objet, le point se transforme en sphère et la texture peinte en fourrure, tissus, cuir évoquant le corps. Le verre déjà présent depuis 1980, se transforme avec l'apparition des premiers éclats de miroir, réaffirmant l'intérêt porté au spéculaire.

La sphère comme forme métaphorique est explorée dans toutes ses dimensions par le dessin, la photographie, l'objet. Chaque sphère est un "œil monde" en soit.

La photographie fait son apparition, s'associe à d'autres matériaux, ou recouvre certains objets ; puis elle prend son autonomie et devient photographie d'objets, présentée en diptyques et montage d'images définissant des univers hétérogènes irréels.

Les diptyques procèdent du même principe d'association de deux images de nature différente qui, soit s'opposent, soit s'harmonisent :
La première photographie renvoie au monde extérieur; elle est très souvent prise lors de nombreux voyages à travers le monde. La seconde relève d'une démarche plus intériorisée et met en scène des objets "transferts" fabriqués avec des matériaux divers; (fil de cuivre, paille de fer, pierre, sphères recouvertes de daim ou de photographies de minéraux, paille, fourrure, loupes etc…). Certains d'entre eux évoquent le corps, traitent aussi du chiasme ou du spéculaire.

Ces objets sont mis en situation dans un contexte de "proximité" très souvent en relation soit avec la nature vue de très près (microcosme), soit avec les matériaux qui constituent l'objet : Ces objets associés à leur contexte sont anthropomorphes et liés à des souvenirs, des sensations, des émotions d'ordre affectif et autobiographique :
L'association des deux photographies relève du défis ; celui d'assembler des contraires, de réunir en un tout, macrocosme et microcosme, particulier et général, de tresser, lier les images parfois avec l'aide des mots et de leur signification :
Les voyages fréquents à l'étranger favorisent le développement de la photographie dans l'œuvre qui reste néanmoins diverse quant aux techniques utilisées cherchant à briser ainsi toute hiérarchie entre les genres.

• Catalogue du 42ème Salon d'Art Contemporain de Montrouge, 1997.
• Catalogue L'Art en Eveil avec la DRAC : projet Matt Mullican.
• LIEUX, le livre du labyrinthe : projet Matt Mullican.
Edition du livre "LIEUX", en collaboration avec l'artiste américain Matt Mullican et les étudiants des formations supérieures d'arts appliqués du lycée Léonard de Vinci à Villefontaine (38).

• 1997 42e Salon d'Art Contemporain, Montrouge.
• 1998 Galerie Rhinocéros, Strasbourg.

Quatre destinations qui feront l'objet de plusieurs voyages marquent cette période, l'Inde, le Mali, l'Algérie et le Cameroun.
Chacun de ces voyages sera l'occasion de réfléchir encore sur la relation de la peinture avec la photographie et des résonances ou des tensions qu'elles peuvent établir entre elles.

Le corps jusque là absent de toute représentation dans sa forme réelle, apparaît dans les photographies.
Une multitude de personnages anonymes apparaissent dans des portraits souvent associés sous forme de diptyques, à d'autres images ou à d'autres matériaux.
La rencontre avec des cultures étrangères soulève la question de l'altérité que le photographe à travers son viseur, cherche éternellement à abolir et qu'il maintient pourtant par l'indifférence incontournable du plan de l'image photographique.
La prise de vue met en place un processus de projection sur "l'autre" en tant que sujet de la photographie.

• Journal des Arts et des Arts Appliqués "3/2 D" :
   - le paysage urbain [n°0, 1996]
   - le design [n°1, 1997]
   - l'image [n°2, 1998]
   - le design graphique [n°3, 1999]
   - les échanges artistiques internationaux [n°4, 2000]

• 1999 Musée d'art moderne de St Etienne : Disques d'artistes.
• 2001 Acquisition : Artothèque de la bibliothèque de la Part- Dieu, Lyon.
• 2002 Exposition Cité des artistes, Fort du Bruissin, Francheville.
• 2002 Exposition Proximité indienne, Festival ASIEXPO, librairie Decitre, Lyon (Exposition personnelle).

La réalisation de peintures intitulées "L'œil monde" se poursuit depuis 1981 jusqu'à aujourd'hui. Tous les constituants de la peinture tels que la couleur, la touche en dépôt, les textures, les fonds, les formats et la nature des matériaux incrustés sont déclinés de façon systématique explorant les limites de la peinture dans une approche méthodique n'excluant pas le sensible.

Les travaux récents même s'ils ont l'apparence immédiate de peintures sont en réalité inscrits dans une réflexion sur le regard et sur la dualité photographie/ peinture.
La peinture, souvent mêlée et confrontée à la photographie représente une extrémité du travail, la photographie l'autre extrémité.
Une réflexion approfondie sur le spéculaire est menée dans une série de travaux où la peinture reprend ses droits mais entre toujours en tension avec la photographie. Le réel capté dans des éclats de miroirs fait intrusion dans un univers pictural omniprésent.
Maurice Merleau-Ponty dans "Phénoménologie de la perception" résume en peu de mots les arcanes du spéculaire :
"Mon corps voit, tout en étant vu. Celui qui voit toutes choses peut aussi se voir lui-même et reconnaître dans ce qu'il voit l'autre côté de son pouvoir de regarder. Il se voit voyant : Il se touche touchant : il est visible et sensible pour lui-même... un moi pris dans les choses, qui a un devant et un dos, un passé et un futur."

La relation à l'autre s'établit par des jeux de regards et d'apparition-disparition dans les miroirs.
Le chiasme n'est plus représenté mais devient un processus de création par lequel les œuvres s'auto-génèrent et se reproduisent à l'infini.
Chaque peinture explore la polysémie, et fonctionne comme une conjonction d'espaces ouverts.
Celui du monde extérieur reflété s'articule avec celui de la photographie ou du dessin.
Tous deux sont confrontés à l'espace de la peinture.
La surface peinte devient le lieu où tout est possible, un écran prismatique de plusieurs dimensions où cohabitent sans hiérarchie, des images de nature variée, issues de techniques différentes.
L'hétérogène est une thématique toujours présente car comme l'explique Christine Buci-Glucksmann dans son livre "Au -delà de la mélancolie" (Editions Galilée) et concernant la peinture contemporaine :
"Aujourd'hui le plan devient pur espace d'hétérogènèse, support du réel et du virtuel, objet de tous les raccordements possibles... des strates de mémoire. des agencements créateurs de machines abstraites et de nouvelles formes de complexité où quelque chose du plan tisse un chaos ou lutte contre le chaos du monde".
L'utilisation sans discrimination de toutes ces techniques qui se nourrissent les unes des autres remet également en question les cloisonnements, jusque là entretenus entre les formes d'art, au profit d'une transversalité régénératrice qui cherche à en finir avec les conventions.

• 2004 Librairie des nouveautés, Lyon : Présentation et exposition du manuscrit "Nos belles identités fuyantes", en colla-boration avec Hoda Barakat.
• 2004 Université LYON 1 : Exposition "Paysages proches et lointains", avec la participation de l'auteur libanais Hoda Barakat.
• 2004 Galerie Accueil et rencontre, ARALIS, Lyon : "Paysage" (exposition personnelle dans le cadre du programme TRACES patronné par le Centre National de la Mémoire de l'Immigration).
• 2005 Ecole Nationale Supérieure - LSH, Lyon, festival "A corps défendus".

L'histoire n'est pas encore écrite et Isabelle Antoine continue à creuser les thèmes qui lui sont chers. Sa production, ses séries sont maintenant régulièrement exposées et nous avons choisis, dorénavent et en attendant le recul du temps, de vous présenter ses expositions dans la section collections de ce site. Cette section présentera aussi bien les nouvelles expositions que des approches monographiques ou analytiques des travaux précédents.

• 2006 : Lettre Sangita, voyages photographiques.
• 2006 : Site internet http://www.isabelleantoine.com.
• 2007 : Catalogue de l'exposition Portraits et figures dans la création contemporaine du Musée Paul Dini, textes de Damien Chantrenne.
• 2007 : Texte : Image-papillon, la peinture à l'ère des images numériques.
• 2007 : Actes du colloque ENACTION in ART, MINATEC - Grenoble.
• 2008 :  Paroles d'artistes : Frictions humaines, 17-10-2008, Bibliothèque de la Part-Dieu - Lyon.
• 2009 :  Rencontres : Frictions humaines, La revue NOTES - www.notesbulletin.net.
• 2009 :  Actes des ateliers sur la Contradiction, 21-03-2009, Ecole des Mines - Saint-Etienne.

• 2006 : Maison des Avocats, Lyon : exposition personnelle présentant pour la première fois la thématique du lien photographique.